samedi 1 janvier 2011

Vous avez dit diète ?

Pas de recette aujourd'hui. En ce début d'année que je vous souhaite la meilleure du monde, j'ai pensé qu'une brève abstinence nous ferait le plus grand bien. Je profite de ce répit pour parler diététique, et vous faire part de ma modeste expérience en la matière.

Passées les agapes de fin d'année, le temps est venu de de serrer la ceinture. Pour nombre d'entre nous, cette période est marquée par une irrépressible reprise de poids que n'arrange pas le manque d'exercice dû au froid polaire.
Ne comptez pas sur moi pour sermonner les bons vivants, et rejoindre la cohorte des diététiciens de salon qui se répandent en conseils imbéciles dans les médias : mangez peu, buvez avec modération, faites du sport entre les huitres et le foie gras, etc. C'est improductif, car les bonnes résolutions ne survivent pas a la tentation d'un plateau de fruits de mer ou de fromages. Et c'est inopportun, car les débordements des réveillons font partie de leur charme : si l'on ne fait pas d'excès ces soirs-là, quand donc en fera-t-on, je vous le demande ? Et si vous n'en faites jamais, quel genre d’être humain êtes-vous ?
Foin des peine-à-jouir et de la culpabilité ! On n'a qu'une vie. Mais c'est aussi pour cela qu'il faut s'arrêter à temps. C'est donc, pour ceux qui souffrent d'un surpoids chronique, le moment ou jamais d'entamer une diète. Je parle d'un vrai régime d'amaigrissement à long terme, pas d'une cure « détox » ou de la méthode « 3 jours pour rentrer dans son bikini ».
Pour ma part, je tiens pour les régimes qui annoncent la couleur : on ne perd du poids qu'en bouleversant son métabolisme. C'est ce qui m'a séduit dans le régime Dukan (23 kilos perdus en 6 mois) : une absente totale de complaisance, et même une certaine cruauté. Vous ne vous aimez pas gros ? Vous avez peur d'être malade ? Arrêtez tout simplement de manger ce qui vous fait grossir (glucides et lipides), d'autant plus que vous y prenez plaisir. Il ne s'agit point de « diminuer », de « rééquilibrer » ou je ne sais quelle foutaise pour magazines féminins. C'est un sevrage qu'il s'agit d'imposer à son corps fatigué par les régimes antérieurs et les reprises qui s'ensuivirent.
On fait un mauvais procès à ce pauvre Dukan (façon de parler car son régime l'a rendu millionnaire), sous prétexte qu'il fait la part belle aux protéines (ce qui reste quand on se prive de graisses et de sucres). Il ferait donc courir des risques de carences, voire de cancer. C'est oublier que les légumes sont des trésors de vitamines et de fibres, et que Dukan les préconise (un jour sur deux, à volonté) pour compléter les viandes, le poisson, les laitages et les œufs pendant la phase d'amaigrissement. À y regarder de près, les principaux détracteurs de Dukan sont ses concurrents. Ils ont tous un autre régime à vendre, une place à tenir sur ce marché très lucratif. Comme aucune de leurs méthodes n'avait eu autant de succès, ils accusent de la rage le chien dont ils veulent la peau. Tout cela manque de sérieux.
Ce que vient en revanche de démontrer une étude rigoureuse, c'est que 80% des régimes amaigrissants font grossir, car ils sont suivis d'une reprise de poids qui en annulent les bienfaits. Le plus important n'est donc pas la perte des kilos superflus, mais le régime à vie que l'on doit s'imposer pour ne pas les reprendre.
Là encore, l'école modérée prône l'ascèse (un peu de tout, tous les jours). Celui qui vient tout juste d'atteindre son objectif devrait donc adopter la philosophie d'un moine bouddhiste, devenir un autre dans sa tête après avoir modifié son corps. Qui peut y croire ? L'approche comportementale est à l'évidence plus réaliste : alterner les jours de liberté, où l'ancien gros peut renouer pendant un ou deux repas avec ses mauvais penchants, et la contrainte des jours de semaine, où il continue de suivre avec rigueur les prescriptions du régime. Assumer ses faiblesses, mais aussi l'effort à maintenir pour les compenser, rappeler son corps à l'ordre après lui avoir lâché la bride, quitte à faire le yoyo toute sa vie dans une fourchette de 3 ou 4 kilos : une méthode qui permet au bon vivant de ne pas se renier, de ne pas renoncer à certains plats synonymes de bonheur, en lui rappelant que tout se paye et qu'il devra se surveiller jusqu'à son dernier souffle, comme un diabétique ou un alcoolique. C'est une vision bien catholique, me direz-vous, ce que confirme le succès du régime Dukan dans les pays latins, surtout en France où nul ne veut renoncer aux rituels du repas dominical un peu chargé, du samedi soir bien arrosé entre amis, du repas de fête pantagruélique.
Il n'y a qu'une raison valable pour se conserver en bonne santé : profiter de la vie le plus longtemps possible. S'il fallait s'abstenir de tout plaisir pour être centenaire, mieux vaudrait s'abstenir d'être centenaire. 
Que l'année 2011 vous soit heureuse et douce !

2 commentaires:

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